Gros poisson

Encore une anecdote "laborieuse".

Quand vous faites des travaux chez les gens, vous pénétrez d'une certaine façon dans leur intimité, et quand en plus il y a une certaine affinité, des relations presque amicales s'installent. Elles ne durent que le temps du chantier mais de toute façon mélanger travail et plaisir, ce n'est jamais bon, à mon avis.

Ce préambule pour vous raconter que ce matin un très bon client m'a "tripotée"...

Alors que je venais de le saluer, il m'a attrapée par le cou, puis par les épaules tout en me disant de le suivre et en me serrant contre lui. Cette soudaine proximité physique, qui est restée assez brève, m'a vraiment surprise! (pas de quoi "fouetter un chat", non plus!)

Dans nos sociétés le contact physique devient vite suspect mais ce n'était là que l'expression de son envie de partager avec moi ce qu'il venait de finir, à savoir la peinture du porche. Il était tellement content de son oeuvre et désireux de me la montrer qu'il s'est un peu emballé!

Il faut dire qu'il a de quoi être fier : avec beaucoup de moyens, certes, mais surtout beaucoup de goût, il a rénové une vieille maison du sol au plafond, y compris le parc.

Je suis sincèrement admirative de ce qu'il a créé, car en plus il a instauré un vrai travail d'équipe avec les artisans, ce qui n'arrive pas toujours car les gens nous prennent parfois pour de simples exécutants et ne tiennent pas compte de notre avis de "manuels".
Jusqu'au moment où le travail est fait et... ne correspond pas à ce qu'ils imaginaient!
Et alors c'est parfois la galère pour rattraper le coup, mais, passons.

A chaque fois que je passe chez ce client pendant les travaux, ou pour de nouveaux travaux à chiffrer, (c'est vraiment un bon client!) il n'hésite jamais à me faire visiter ce qui a été ajouté depuis ma visite précédente.

Un vrai gamin fier de son beau jouet!

Et comme je m'extasie à chaque fois, de bon gré et car je suis franchement ébahie de ses trouvailles, nous admirons de concert ces transformations.

C'est ce genre de contact (sans mauvais jeu de mots, allons, ce n'est pas mon genre!) qui permet de continuer malgré les râleurs, les jamais-contents et autres mauvais payeurs, voire malhonnêtes, que l'on rencontre aussi dans l'artisanat du bâtiment.